Si les taux d'intérêt en ce début d'année 2020 sont toujours extrêmement bas, les banques ont en revanche modifié leurs conditions d'octroi : durée d'emprunt plafonnée à 25 ans, taux d'endettement limité à 33 %. Des changements qui font déjà sentir leurs conséquences sur certains emprunteurs.
2020 semble être une année charnière. Suite aux recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), fin 2019, et renouvelées par le Gouverneur de la Banque de France, les banques n’ont d’autre choix que de modifier leurs conditions d’octroi au crédit immobilier. Elles doivent désormais respecter stricto sensu le critère des 33 % de taux d'endettement et limiter les emprunts sur 25 ans notamment pour les emprunteurs sans apport.
Les taux vont rester durablement bas.
La tendance baissière de 2019 semble s'être inversée depuis le début de l'année. Mais pas d'inquiétude, ce n'est pas un tsunami, juste un petit clapotis. Cafpi, autre courtier en prêts immobiliers, a enregistré une légère hausse des barèmes des meilleurs taux affichés mais les niveaux sont encore très attractifs. Le courtier annonce en moyenne 0,58 % sur dix ans, 0,79 % sur 15 ans, 0,96 % sur 20 ans et 1,15 % sur 25 ans.

Les banques changent de comportement.
Le changement se passe du côté des banques. Pour Arnaud Guilleux, président fondateur du courtier en ligne monemprunt.com, « nous savons que les banques ont changé leur stratégie en ce début d’année 2020 ». Même son de cloche chez Artemis Courtage qui, certes, enregistre toujours une demande soutenue en ce début d'année 2020 mais qui perçoit également les premiers signes tangibles du durcissement des conditions d'octroi de crédit par les banques à la suite de la recommandation du HCSF.
Les conditions se durcissent.
Avec une exigence accrue des banques qui demandent plus d'apport, une durée d’emprunt plafonnée à 25 ans et un taux d'endettement à 33 %, les dossiers un peu tangents, notamment ceux des primo-accédants, deviennent de plus en plus difficiles à défendre. « Exemple concret : une banque a récemment refusé un dossier qui serait passé il y a deux mois. Il présentait un taux d’endettement de 38 % disposant pourtant d’un revenu résiduel (le reste à vivre) très correct, preuve que la situation peut évoluer très vite et pas forcément dans le bon sens pour les emprunteurs », illustre Arnaud Guilleux.
Les perdants des nouveaux critères d'octroi.
Les premiers touchés par ces changements sont les jeunes actifs à revenus modestes et à l'apport personnel quasi inexistant, vivant dans les régions où les prix de l'immobilier sont élevés. Autres victimes collatérales de cette nouvelle politique : les investisseurs. La nouvelle méthode de calcul du taux d'endettement est aujourd'hui plus rigoureuse car elle ajoute les revenus locatifs aux autres revenus avec un coefficient de pondération (70 %) plutôt que de les défalquer de la mensualité d'emprunt. Le résultat a pour effet d'augmenter le taux d'endettement et, s'il excède 33 %, le couperet tombe : le dossier est recalé.
Source : https://www.immoneuf.com/actualites/credit-immobilier-quelles-conditions-pour-emprunter/a21574