Dans un contexte économique fragile, lié à la pandémie de la Covid-19, les candidats à un achat immobilier cherchent par tous les moyens à obtenir de la sécurité. Cela vous concerne peut-être. De l’achat au bon prix en passant par la sélection d’un bien immobilier amené à prendre de la valeur, tous les aspects propres à une acquisition sont à soigner. Un sujet doit notamment faire partie de vos préoccupations : le volet assuranciel accocié à votre prêt immobilier. Car parmi les garanties que l’on peut vous proposer, une garantie semble aujourd’hui alléchante, l’assurance perte d’emploi. Est-elle pertinente alors que le monde du travail est en pleine mutation et que des bouleversements sont à attendre ? Voici notre éclairage.
L’assurance perte d’emploi, sécurité face à un contexte économique imprévisible ?
Lorsque l’on se lance dans le projet d’un achat immobilier, il existe une part réelle de prise de risque. Pour la plupart des candidats à l’achat qui utilisent un financement bancaire (un crédit immobilier), celui-ci est octroyé notamment car la situation du ménage le permet. En disposant de revenus plus ou moins importants et durables, une banque peut vous accompagner et financer votre achat de maison ou appartement. Sans emploi, difficile voire impossible d’emprunter.
Mais la crainte de perdre son emploi peut devenir aujourd’hui bien plus forte dans le contexte économique fragile que nous connaissons. En plus de l’assurance emprunteur et de certaines garanties qui constituent un socle, choisir l’option garantie perte d’emploi peut avoir un intérêt. Celle-ci complète en effet l’assurance décès, invalidité et incapacité, et propose en apparence de vous protéger si vous venez à perdre votre job. Souscrire à l’assurance perte d’emploi proposée par les établissements bancaires est-il pertinent ? La promesse est simple : en vous retrouvant au chômage, la mensualité de votre crédit immobilier sera réglée par l’assurance. Une aubaine. Mais alors, pourquoi cette assurance facultative n’est pas si attractive ? Car elle regroupe en réalité beaucoup d’exclusions de garantie.

La notion de perte d’emploi involontaire pour l’assurance
Selon le contrat d’assurance de prêt, les conditions à respecter afin de bénéficier du déclenchement de la garantie perte d’emploi varient. Dans de nombreux cas, la prise en charge de la mensualité en cas de bascule au chômage n’interviendra que si vous êtes licencié de votre emploi en CDI, pour un poste que vous occupiez déjà depuis plusieurs mois.
Surtout, des conditions d’âge sont parfois à respecter. En clair, cette assurance exclut la plupart du temps les emprunteurs les plus jeunes et toutes les personnes qui ont recours à un emploi jugé comme « précaire » (contrat d’intérim, CDD ou encore travail non salarié).
Il convient également de prendre en compte la notion de perte d’emploi involontaire. C’est en règle générale uniquement ce cas de figure qui est couvert et qui permet la prise en compte de la mensualité. Cela signifie que vous pourrez bénéficier d’une prise en charge du montant de votre crédit immobilier uniquement à la faveur d’un licenciement économique. En cas de rupture conventionnelle, de démission ou même de licenciement pour faute, il est la plupart du temps impossible de mobiliser cette protection. Un élément qui rend cette assurance obsolète dans de nombreux cas.
Ce qu’il faut vérifier avant de souscrire une assurance perte d’emploi
L’assurance perte d’emploi dans le cadre d’un crédit immobilier n’est pas pour autant à bannir totalement. Elle peut correspondre à votre besoin et vous apporter une protection adaptée. Tout dépend de votre profil. Toutefois, avant d’y souscrire, nous vous invitons à vérifier les points suivants :
Le délai de carence appliqué
L’assurance perte d’emploi est, comme d’autres garanties, soumise à un délai de carence. Cela signifie qu’après la signature de l’offre de prêt, la garantie bien que souscrite ne pourra pas être mise en jeu avant une certaine période. Celle-ci peut varier de 6 à 12 mois. Une sécurité prise par les assureurs pour éviter un effet d’aubaine, qui pourrait inciter des candidats à l’achat à souscrire à cette garantie s’ils savent qu’ils vont perdre leur emploi.
Le délai de franchise
C’est une habitude lorsque l’on parle de perte d’emploi, il existe un délai courant à partir du moment de la perte d’emploi effective et le début de l’indemnisation. Ce délai de franchise est à prendre en compte et à bien évaluer au regard de la situation financière qui est la vôtre et du montant de l’épargne dont vous disposez en précaution pour faire face à une perte d’emploi.
Le montant de votre indemnisation
Toute garantie perte d’emploi ne permet pas de profiter d’une prise en charge intégrale du crédit immobilier lorsque vous n’avez plus d’emploi. Il existe plusieurs méthodes de calcul. L’une d’elle prend notamment en compte le montant de votre allocation chômage et la comparer à votre ancien salaire pour connaître l’écart et venir le combler, au centime près. D’autres assurances plus généreuses peuvent prendre en compte l’intégralité de la mensualité. Il faut donc se reporter au contrat pour comprendre le mode de calcul.